jeudi 26 février 2009

Le cri de celle(s)

Tu n’as pas vu

Le cri de celle

Qui se perd, étendue

Le long de tes mains

Sous l’appel de tes poings

Tu n’as pas senti

Au visage de celle

Dont tu t’es permis

D’ôter les rêves

Et d’attendre qu’elle crève

Tu n’as pas pu…

Il est six heures

La porte se ferme

la lumière s’éteint

J’écoute, le vide s’éloigne

Et le refus d’aimer

C’est pour mon bien

Je colle mon oreille

Sur ton sol sale

J’entends le son

De ta voix

Qui se dérobe

Sous le poids

De ta haine perdue

J’entends le son

De ma voix

Qui déraille

Et qui ne s’éteint pas

J’entends mon visage qui hurle

J’entends tes cris qui percent mes tympans

J’entends les femmes qui chuchotent…

Le cri de celles qui pleurent

Sur son visage s’abîme

Le poids aimant de tes mains…

Les coups de gueule qui prennent vie

Les coups d’état, les coups de poing

Les coups d’amour qui prennent la vie

Et aujourd’hui plus rien…

J’entends les visages qui hurlent

J’entends ces cris qui percent mon cœur

J’entends les hommes qui chuchotent…

Le cri de celles qui subissent.

La peur du sol qui se dérobe

Sous le poids

D’une main tendue vers ton visage

La voix

Déraille et s’éteint…

Six heures.

La porte est close

ton cœur s'inonde

La peur de toi,

Immonde

Une lumière,

Une pause

Ou tout juste un leurre.

Un frisson, la peur

Qu’on s’aperçoive

Que tout ça c’était du vent

Un bloc si haut

Depuis si longtemps

Ecrasée par les mots des uns

Détruit par les maux des autres

Quand celui qui crit

A oublié d’entendre…

J’entends le cri de celle

Qui part en claquant la porte

Te laissant seul, sans elle

Dans ta cellule glauque

J’entends les rires des marques,

Des entailles sur tes bras

En espérant qu’elles partent

Et qu’elles ne reviennent pas

Tu n’as pas entendu

Le cri de celle que tu aimes

Partir sans toi

Qui te désintéresse

De savoir pourquoi

J’entends au fond du cœur

Tes silences de fer

J’entends dans mes enfers

Le cri de celle qui meurt

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